Le choc des générations face au numérique

Aujourd’hui, Francis va nous parler des différentes générations qui composent notre société.

Les sociologues aiment nommer les grandes période, plusieurs générations ont donc été définies.

La période 1942-1975 est marquée par le baby boom.

Les individus vivants entre 1960 et 1979 sont issus de ce qu’on appelle la « génération X ».

Qu’est ce que la génération X ?

C’est d’abord une inconnue, une génération sans identité. C’est le Canadien Douglas Coupland, dans son livre Génération X, qui définie cette génération sans idéntité.

Douglas Coupland

Marquée par la chute de Berlin et l’arrêt de la guerre froide, c’est une nouvelle façon de penser qui entre dans les mœurs. D’un point de vue professionnel, « on a un poste on le garde à vie » on s’accroche de toutes ses forces. La génération antérieure à celle-ci pense que le contexte industriel et économique n’est qu’un effet de mode, cela va passer. Elle pensait que l’informatique n’était qu’un effet de mode et qu’il n’avait pas vraiment d’avenir.

Mathieu Robert Sauvé, un canadien, expliqué : « À quoi cette génération d’enfants gâtés aura-t-elle servi ? » Ces trentenaires ou quarantenaires, qui se retrouvent coincés, matin et soir, dans des bouchons de circulation, sont incapables d’adopter le covoiturage ou de prendre le métro. L’apport de la génération X dans l’évolution du Québec moderne est négligeable. L’Histoire ne retiendra pas grand-chose d’eux, dit-il ! Pourtant depuis le milieu du 20e siècle, l’évolution du Québec a fait un bond formidable. Pensons à la nationalisation de l’électricité, l’enseignement, le système de santé, la Loi 101, la Caisse de Dépôt, le Fonds de solidarité des travailleurs, etc. Qu’y a-t-il de majeur depuis 1980 ?, demande-t-il ! À peu près rien ! Nous en sommes aujourd’hui, au niveau où se situe la génération X, celle qui porte trop bien son nom, c’est-à-dire celle qui est passée sans bruit dans notre petite histoire. Ses membres se sont intégrés, sont disparus et on les a déjà oubliés. »

Cependant, notre vision des choses est fortement modifiée en fonction que l’on soit Européen, Canadien ou Américain.

L’aboutissement de la génération X : La génération Y

Entre 1980 et 1999, la génération est appelée « génération Y ». Elle est composée d’individus qui possèdent des Walk-Man, la grande innovation de cette époque. Les fils de ces Walk-Man forment un Y. De plus, Y en anglais se prononce « Why » (= Pourquoi). Nous avons donc affaire à une génération qui se pose des questions et qui remet en cause les modèles de la génération X, notamment en matière de management, de diffusion de l’information, de commercialisation et de vente des produits, de la diffusion de l’information, etc. Cette génération voudra privilégier l’innovation, le culot. Ces individus ont grandi  avec l’Internet et l’Infocom. Elle a été considérée d’un point de vue sociologique pendant quelques années puis elle a laissé la place à la génération C.

La génération C

La lettre « C » tient la signification de  « collaborer », « communiquer »,  « connecter » et « créer ». Le problème de la génération C, qu’on appelle les « digitals natives »,  est que l’influence des réseaux (dans son sens large mais aussi numérique) est beaucoup plus grande que l’armée, la famille ou l’église (les trois grands piliers qui influençaient la population connaissent un déclin : armée professionnelle pour éviter le passage obligatoire du service militaire, l’influence de la famille se réduit).

Cette génération est particulière car elle n’a jamais connu le monde sans  le SIDA,  le téléphone portable ou internet.  D’autre part, ils connaissent très bien les animations japonaises (grâce à l’accès au réseau). Pour cette génération, tout est possible grâce à la technologie. Elle est hyperconnectée, ce qui induit l’impossibilité de vivre sans téléphone portable,  ou GPS.

Comprendre notre génération Z

Depuis 2000 et jusqu’à nos jours, la « génération Z » a pris le pas sur les autres. Elle est « hyperconnecté ». On va remettre en question les médias traditionnels. La perception des médias traditionnels s’inverse. Ce ne sont, désormais, plus des moyens de s’instruire mais il y a une multiplicité de médias ayant pour but de se divertir.  Les chaînes s’adaptent rapidement au public. Par exemple, en ce qui concerne MTV, cette chaine est devenue ultra populaire alors qu’à la base, elle était consacrée à la musique.

Cette génération questionne la déontologie des médias traditionnels.  Sur les réseaux sociaux, on va préférer avoir moins de contact mais de meilleure qualité. C’est aussi une génération qui ne va donner du crédit à son chef ou son manager que s’il donne des preuves et s’il tient ses promesses.  Elle sait très bien comment se déroule un entretien dans une entreprise : cela commence par des félicitations puis un « mais » apparaît et détruit tout ce qui a été dit. Il s’agit aussi d’une génération qui ne se mobilise pas, on ne peut pas compter sur une manifestation car cela se passe dans le monde réel alors qu’elle préfère influencer le système numérique.

Par exemple, pour manifester contre Mcdonald’s, elle va  plutôt détourner les effets du restaurant ou l’usage d’une pub pour mettre en avant les utilisateurs qui se retournent contre Mcdonald’s (les Macstories sont des histoires en 140 caractères qui détournent les publicités). Pour La Redoute, un blog avait détourné les photos avec des montages.

La génération Z est aussi une génération de palmarès : elle s’intéresse au meilleur itinéraire possible pour aller d’un lieu à un autre, elle écoute les meilleures chansons, elle regarde les meilleurs films du moment.

C’est aussi une génération pour laquelle tout est libre, tout s’emprunte, rien ne se donne, et rien ne s’achète : et cela est vrai pour l’entreprise, la planète… Nous ne sommes pas dans une situation durable : on change de téléphone portable, d’entreprise (on ne fait plus « carrière », ce terme peut provoquer des allergies) : ce n’est donc plus familial. On prend ce qu’il y a de mieux pour forger son expérience à soi, puis on s’en va dans une autre entreprise. Les conséquences de cela : on favorise les CDD, les contrats de sous-traitance, de consulting. Cela fonctionne et c’est dans l’air du temps. Les termes de  « fidélisation  » et « engagement » n’ont plus de valeur : tout est temporaire (chef, amis, manager).  Cette génération évolue en fonction de ses propres ambitions, de son projet professionnel personnel, tout cela est mis en avant par les réseaux sociaux ainsi que les outils du web. Si on se crée un profil sur Internet : on met en avant ses compétences et non son entreprise en tant que telle.

Un nouveau monde se crée dans notre société, tellement bien ancrée qu’on se demande comment est-il  possible de vivre autrement ? Cette génération ne se pose même pas la question (après les années 1990).

Quelques bouleversements

Le monde devient numérique et va connaître de grands bouleversements.

Au niveau de la communication avec internet, plus personne ne paye pour téléphoner, pour écouter la radio, pour la télévision HD. Le commerce se fait également en ligne (Apple, Deal, Google Map,…), des bouleversements existent aussi dans les transports (l’informatique assure la sécurité), le travail à distance, l’ expérimentation numérique, la médecine,avec la chirurgie robotique. En ce qui concerne l’audio-visuel, nous pouvons utiliser les mp3,  la photo/vidéo numérique, RDS, TNT, et aussi la télévision en HD.

La nouvelle génération est née dans un monde numérique où il y a une place centrale (le V’lille), c’est une génération qui n’est pas étonnée pas les bouleversements sauf les « digitales natives ».

Il existe quatre grands piliers qui expliquent le monde numérique :

  • numérisation de l’information (l’ordinateur est un seul cas de l’informatique)
  • prodige de la machine à l’information
  • la science et la technologie de sa conception à son usage
  • l’innovation (se trouve être presque sans limite)

De 1930 à 1945,  la notion de calcul émerge. De 1955 à 1975, c’est la naissance de l’ordinateur et du centre de calcul. De  1975 à 1980 : révolution pour tout le monde, on va permettre à une société d’acheter des micros-ordinateurs : il s’agissait de la micro-informatique.

De 1980 à 1995 : le PC est abordable pour le  grand public.

Révolution des réseaux et d’internet on passe à une nouvelle forme informatique : l’informatique nomade, on va informatiser un objet. Il y a plus de gens dans le réseau que d’objets (ubiquitaire).  Avant il y avait une très forte dépendance entre l’information et son support : une relation étroite se lie entre ce qu’un objet produit et ce qu’il est lui-même.

C’est à la fois disjoint (on ne peut pas relier ses objets) et solidaire (lien fort entre objet et production de l’objet). Le propre du numérique est de supprimer le disjoint et de tout rejoindre (texte, photo et musique). On transforme tous ces objets sur un support indifférencié. Ce n’est pas une notion banale : on sait le faire depuis les années 1950 sur le plan théorique avec les premiers travaux sur les calculs. Cela ne fait que 60 ans, c’est donc très récent.

On a vu qu’on pouvait tout mettre sur un support. Non seulement on peut tout inscrire et reproduire sur un support mais on peut également l’améliorer (on a vu au cours des années le passage du vinyle au blu-ray). C’est cela la véritable révolution.  Les produits étaient autrefois confinés à un objet mais avec le numérique on peut stocker un objet et le ressortir après dans un meilleur format. Un bon exemple serait la version du film Star Wars en trois dimensions.

Pour numériser une photo ou un son, il faut le graduer. (Pour les images : on donne un nombre à chaque couleur / pour les sons, on décrète une valeur à chaque son). C’est à cause de ça que l’on perd beaucoup de qualités, que les fichiers sont volumineux et qu’on doit créer un support plus grand. On perd la chaleur du son analogique, de la photographie analogique. Mais on peut appliquer des algorithmes sur cette nouvelle forme et on peut tout numériser (tout ce qu’on mange, tout ce qu’on fait, etc.).

Les algorithmes

Un algorithme spécifique est la façon dont on traite un objet connu et on cherche dedans texte et image pour le compresser.

Il y a deux types d’algorithmes.

Pour les algorithmes génériques, on copie à l’infini sans aucune modification. Avant, avec le vinyle, on avait pas plusieurs fois le même son. Avant, on avait beau acheter quatre fois le même vinyle, on avait toujours le même contenu. Il n’y avait pas d’altérations ou de variations entre eux. La notion d’algorithme vient latin « algorisum ». Le savant A. Khuwarizmi est le père fondateur de l’algorithme. Par exemple, A appelle B car il y a physiquement un fil entre eux. Or, le fil disparaît dans la téléphonie numérique. Le numérique sert à faire des nombre, à faire des paquets et à les envoyer. Quand on prend une photo tout est fait, tout est figée avec l’argentique. Avec le numérique, elle est redressée. Quand on prend la photo numérique, on ne fait que commencer à envisager ce que l’on pourra en ressortir. La cartographie numérique est faite de calculs. Elle est le fruit d’une superposition d’images satellites ou IGM. La voiture est ce qu’il y a de plus informatisée. Cela vise à améliorer le confort, la sécurité, le marketing…

L’informatique est matériel. Il y a d’énormes serveurs  et dispositifs. Si c’était immatériel, il n’y aurait pas d’accès. Cela fabrique de l’invisibilité : l’utilisateur a une vue globale. Par exemple, quand la voiture tombe en panne, si c’est le pneu on le voit. Si le disque dur du PC saute, on a aucun indice pour voir d’où vient le problème.

Ce qui marche , ce sont les SOC (Systems on chip) : on met un système entier sur une petite puce (ce qu’on appelle un « objet léger à industrie lourde » : objet minuscule mais intellectuellement très grand).

La question du logiciel est importante : le SOC est rigide mais le logiciel est souple. La plus grande faiblesse est l’interface entre l’Homme et les machines. Le bug n’est pas une défaillance du système. Quand une machine plante, c’est juste un comportement anormal du système qui ne va pas répondre comme il est censé le faire. Elle ne vient pas du système mais du programmeur. C’est le concepteur qui est responsable, ce n’est pas une défaillance de la machine. Ariane a explosé en plein vol à cause d’une ligne de commande dans une formule complètement inutile (un caractère avait été oublié donc le code n’avait pas été compris par la machine). C’est donc une nouvelle fois une défaillance humaine. Quand on parle d’informatique, il ne faut pas confondre « informatique » et « ordinateur ». L’ordinateur n’est qu’un cas particulier de l’informatique.

Découvrez les aventures de la génération X en cliquant sur cette phrase.

Article à suivre: Le choc des générations face au numérique

Le numérique est un sujet qui concerne beaucoup d’individus . Dans l’article qui suit nous allons voir comment la dématérialisation s’est établie au fil des générations X, Y, C et Z.

Nous allons donc aborder comment le numérique s’est imposé, et a influencé notre comportement à travers les générations.

A cette occasion nous accueillions un intervenant extérieur, Monsieur Francis, qui va dresser un portrait d’utilisation du numérique auprès des différentes générations.